Bonjour,
Je suis la maman d'un petit garçon de 10 ans qui souffre d'ataxie cérébelleuse, concrètement et le plus difficile, cela se traduit par des troubles du comportement, parfois à la limite de l'autisme, syndrome d'Asperger...
D'abord en institut spécialisé, nous avons fait le choix de le scolariser avec AVSI dans un mlieu ordinaire. Il fréquente une petite école de campagne, avec des enfants issus d'un milieu social très favorisé.
Quant il est arrivé en CP, c'est face au rejet de certains parents (somme toute une mère en particulier) que j'ai dû faire face. A part cela, mon fils est très bien intégré. Il est en CM1 et depuis le début, tous les AVSi qui l'ont acxcompagné étaient géniaux, motivés et dynamiques.
Quant aux instits, franchement, chapeau ! Ils assistent aux multiples réunions et sont désireux d'aider au mieux mon garçon. Et pourtant ce n'est pas facile.
maintenant vous allez peut-être rire mais je suis moi-même enseignante, en lycée professionnel. je tiens à dire devant les nombreux témoignanges que j'ai pu lire, que malheureusement, les instits ne peuvent pas comprendre tant qu'ils ne sont pas confrontés au handicap. On est pris au piège en quelque sorte de cette obligation de résultats que nous impose l'éducation nationale. Bien sûr qu'on ne peut pas prendre en charge un enfant porteur de handicap dans une classe de 25 à 30 enfants ! Même avec un AVSI. les programmes sont lourds et si un enfant est en difficulté, l'aide que l'on peut lui apporter est ponctuelle, car très vite, il faut que le reste "suive". l'inspecteur est là pour veiller au grain, et faire en sorte que toutes les notions prévues soient abordées. Et tant pis si deux ou trois sont à la traîne. On le voit avec les échecs de certains en 6ème.
Alors nos enfants ! Différents, plus lents... Certains assurent et font ce qu'ils peuvent. Une remplaçante a dit l'année dernière : "ces enfants là n'ont pas leur place ici!".
Alors oui, certains profs nous dégoûtent, non rien à faire dans l'éducation nationale... De même qu'il y a des gens qui ne voient pas d'un bon oeil l'étranger, il y a encore certains enseignants qui ont du mal avec le changement.
Pour leur décharge, et peut-être pour la mienne, je tiens à préciser que lorsque la loi de 2005 a été votée, personne ne nous a proposé de formation appropriée. Aujourd'hui, mon fils est en CM1, et aucun enseignant n'a été formé pour accueillir un enfant handicapé.
Nous savons en tant que parent à quel point le quotidien est difficile, alors même si je prêche pour ma paroisse, il faut accepter de dire que pour un enseignant c'est tout aussi dur, et que sans aide, ce sont nos enfants qui en subissent les conséquences, souvent involontairement.
Son école est géniale, les profs sont investis et beaucoup de parents ont compris que l'intégration d'un enfant handicapé dans leur école était un bien pour leur propre enfant.
Je ne sais pas si je me suis fait comprendre, mais je tenais à dire que tout n'est pas forcément noir partout.
Carine
Posté le :
Lun 09 Fév, 2009 11:09 pm
stephen Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 157
Localisation : Nord
Sujet du message:
Bonjour et merci Carine pour ton témoignage.
Nous sommes heureux d'entendre des exemples où les choses se passent bien. Et tout à fait d'accord avec toi sur le fait que ce n'est pas forcément facile pour les enseignants, et que les obligations de résultats que l'on donne à l'école(passage obligatoire, absence de redoublement, programmes rigides,..) sont totalement inadapté à nos enfants. C'est aussi contre ça que nous luttons! De la souplesse dans le parcours est une condition indispensable à la réussite de nos enfants extra-ordinaires.
Celà va etre long de bouger les choses, probable que pour nos enfants il est déjà trop tard, mais faut-il pour autant renoncer à dénoncer les injustices d'enfants rejetés de l'école, d'enseignants qui ne considèrent pas la scolarisation de "tous les enfants" comme leur devoir, d'administrations bornées et inhumaines???
L'association réclame juste un peu plus de justice. Par exemple que l'on arrete de penser qu'envoyer un enfant à plusieurs dizaines, voir centaines de Km de son domicile dans un établissement spécialisé, ceci dés 4 ou 5 ans, est plus "normal" car "c'est sa place", que de le voir scolarisé dans une école proche de chez lui, avec les enfants de son quartier, avec sa maman qui cottoye les autres mamans du village à la sortie de l'école.
Il serait bon que les enseignants puisse se rendre compte de ce qu'il y a dérrière un "je ne veux pas l'accueillir dans mon école", les conséquences que cela a sur la famille et l'enfant.
Alors heureux que parfois celà se passe bien et il faut le dire, le montrer!!! mais n'oublions pas les petits copains qui n'ont pas cette chance et que l'école de la République a rejeté!!! _________________ Stephen CRETON, vice-président de lasso
Papa de Lucas 7 ans autiste et Eulalie 4 ans sourde profonde porteuse dimplants cochléaires
Posté le :
Mar 10 Fév, 2009 1:41 pm
Zouift Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 116
Sujet du message:
Bienvenue Carine
Je suis parent d'un enfant avec un autisme, et infirmier anciennement expérimenté en psychiatrie.
Merci pour votre témoignage.
J'y retrouve l'écart entre les exigences de surveillance en milieu hospitalier avec les moyens humains fournis: deux paires d'yeux et d'oreilles "soignantes" 24 heures sur 24 pour 25 à 41 personnes hospitalisées... avec une obligation de résultat permanent en matière de sécurité des personnes.
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