Depuis la loi du 11 février 2005 dites « égalité des chances et du citoyen », le droit à la scolarité des enfants handicapés, différents, ou souffrant d’une maladie invalidante n’est toujours pas un acquis. Nombre d’entre eux ne bénéficient toujours pas de scolarité adaptée, digne de ce nom. Scolarisés à temps partiel et accompagnés de personnels non qualifiés, les enfants ne peuvent alors trouver une place juste et égalitaire au sein de cette école républicaine.
L’association « C’est mon école, à moi aussi ! » a pour objectifs :
- de défendre le droit à l’apprentissage et la scolarisation des enfants différents, souffrant de toutes formes de handicap ou de maladies invalidantes
- d’informer et communiquer sur le droit à la différence, quelque soit le handicap, au sein de l’école et des activités périscolaires
- de rompre l’isolement dans lequel se trouvent ces familles
- de faciliter la mise en lien avec les autres associations et dispositifs spécialisés pouvant apporter une aide à l’enfant dans le cadre de sa scolarité adaptée.
- de réfléchir à la création de moyens alternatifs favorisant l’évolution positive des projets personnalisés
- elle veille au respect de l’enfant, du respect éthique et aux pratiques déontologiques.
Nous avons rencontré à plusieurs reprises les différentes instances concernées depuis quelques mois et malheureusement il nous ait renvoyé que nous restons une minorité et que bien des choses sont mises en place pour nos enfants.
Nous tenons juste à vous apporter quelques chiffres :
- les placements en Belgique sont en constante augmentation ; +14.07% depuis 2005 dans le Nord Pas de Calais
- 1062 avis de placement en 2006 contre 931 en 2005
- les enfants concernés souffrent de troubles du comportement, d’autismes, de retard mental, de psychoses ou d’IMC principalement
- 1794 enfants sont présents dans des structures belges
- une école transfrontalière accueille actuellement près de 650 enfants français
- 314 enfants sont placés dans des établissements non conventionnés
- 5500 enfants porteurs d’un handicap sont scolarisés en école française
- à peine 450 auxiliaires de vie scolaires répartis de la maternelle au CE1 pour ces enfants
- à peine 450 ASEH répartis du CE1 au lycée pour les autres
- des rentrées des classes en octobre, novembre..
- des arrêts de contrats d’auxiliaires au beau milieu année scolaire qui provoque le renvoi de l’enfant
Des scolarités alibis pour nos enfants qui, capables d’apprentissages, se voient scolarisés dans notre école républicaine 3 à 6h par semaine alors qu’au contraire ils devraient se voir octroyer davantage d’heures pour du soutien scolaire.
Dans votre programme, vous ne faites aucune référence àla résolution de cette problématique : l’application effective de la loi du 11 février 2005.
Cette loi a été source d’espoir pour les familles, pas d’illusion. Cependant aucun moyen n’a été redéployé pour rendre l’égalité des chances possibles.
Cette loi tend attendue permet paradoxalement aujourd’hui aux familles de déposer plainte contre l’état pour discrimination.
Les associations de familles revendiquent aujourd’hui l’acceptation de la différence du handicap et ce, quelqu’il soit en développant les moyens d’accompagnements adaptés, en proposant des structures périscolaires, en arrêtant immédiatement la déportation des enfants vers la Belgique. Nous avons les professionnels compétents, il ne reste plus que la volonté de les utiliser de façon pertinente. Les institutions existent mais leurs portes restent encore trop fermées. Il faudrait également être en mesure d’anticiper les besoins à venir de nos enfants. Aucune structure aujourd’hui n’est à même de le faire. L’association à proposer au département la création d’une cellule de veille, de recensement et d’évaluation des besoins. La réponse de la Maison Départementale du Handicap et de l’Education Nationale est irrémédiablement : « on sait le faire, nous sommes capable d’anticiper en juin pour septembre ». Je ne discuterai pas des vacances scolaires, du temps de recrutement des accompagnants scolaires, de la sensibilisation auprès de l’école et des parents d’élèves de l’arrivée de l’enfant, de la mise en place du réseau médico-social, des démarches administratives, du parcours du combattant pour obtenir un matériel adapté….L’enfant est inscrit c’est visiblement ce qui compte davantage qu’une scolarisation digne de ce nom.
Candidat à la Présidentielle aujourd’hui, pourriez vous prendre l’engagement et avoir le courage de participer avec nous parents d’enfants différents à l’évolution de nos institutions en profondeur et accepter d’être à nos côtés le 24 juin 2007 lors d’une manifestation dénonçant l’absence de reconnaissance même de nos enfants citoyens touchés de plein fouet par la « délocalisation » pour reprendre un terme économique à la mode ?
Nous remettrons à cette occasion l’ensemble des témoignages que nous avons obtenu sur le plan National au représentant de l’Education Nationale, au Préfet, au président de la MDPH. Ils seront tous lu sans exception car nous défendrons les valeurs qu’ici nous n’oublions personne et que chacun à son importance, une identité sociale, une existence de citoyen à faire valoir.
Vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à ce courrier,
Recevez, Monsieur Bayrou, nos respectueuses salutations.
Helen Silvère
Présidente de l’association
« C’est mon école, à moi aussi ! »