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Sujet du message: logique médico-économique
je viens de découvrir ceta rticle par hasard, je vous laisse le découvrir.;;
Handicapés : quelle scolarité?
L’école publique ne doit pas accueillir des enfants atteints de troubles mentaux.
Par Françoise Durrieur, directrice générale d'une association gestionnaire d'un institut médico-éducatif Alain Planeix, directeur d'un institut médico pédagogique et Philippe Zaraya directeur d'un institut médico-éducatif
QUOTIDIEN : jeudi 28 juin 2007
Les établissements spécialisés, financés de fait par l’Assurance maladie, sont d’une indispensable utilité pour de jeunes déficients intellectuels, handicapés sensoriels ou moteurs, enfants atteints de graves troubles mentaux ou du comportement, parfois cumulant les incapacités, toujours affligés de souffrances. Deux lois, prétendant pourtant aux plus généreuses intentions, mettent en danger de mort ces établissements (1). Il n’y a en réalité de liberté qu’à choisir entre réduire des prestations alimentaires pour maintenir des transports, ou renoncer à des jours de chauffage pour une activité éducative. Nombre d’institutions sont au minimum des moyens nécessaires, voire dangereusement déficitaires. Leur obsession quotidienne est de desserrer l’étranglement financier qui asphyxie la possibilité d’offrir des programmes pédagogiques, éducatifs et thérapeutiques adaptés.
Comment comprendre cet abandon par l’Etat ? Les besoins recensés montrent que les places spécialisées sont très insuffisantes : 15 000 enfants attendent, beaucoup restant à la garde de leur famille. Mais aussi, comment ne pas voir la soumission de ce contexte au projet de «scolariser» les enfants handicapés en milieu ordinaire ? Au nom de «l’égalité des droits et des chances» , tous les enfants handicapés sont incités à aller à l’école. Cette «scolarisation» a été décrétée comme une évidence qui ne se discute pas. Bien sûr, de jeunes myopathes peuvent être scolarisés, avec des aménagements. Mais on dit plus quand l’ambition est étendue d’autorité à des enfants souffrant de handicaps nécessitant des soins et soutiens adaptés. Les témoignages abondent de ces intégrations aberrantes d’enfants handicapés dans des classes surchargées, avec des personnels insuffisamment formés.
Une loi de «bonne intention» mais fâcheusement démunie de moyens. Concrètement, on ne trouve là qu’une logique financière : le coût d’une place à l’école est jusqu’à dix fois moindre qu’en structure adaptée. Derrière les mots, il n’y a que la refonte comptable du secteur spécialisé, qui fracture implacablement l’obligation de l’Etat laïque d’assurer une éducation spéciale, comme la compétence de la Sécurité sociale de financer l’encadrement de soins essentiels. Et pour ce but, on n’hésite pas à exciter le déchirement des esprits entre le désir légitime qu’un enfant soit regardé comme tout autre et la conscience qu’il a besoin d’un cadre soignant.
Ce besoin est apparu avec l’obligation scolaire : la loi du 15 avril 1909 a institué des classes et écoles dédiées aux enfants considérés comme «trop gravement atteints» pour que leur instruction puisse se faire dans le milieu ordinaire. L’école publique, au contraire de les rejeter, a imposé la prise en compte d’enfants jusque-là abandonnés à la fatalité de handicaps jugés «intraitables» . Pourquoi troubler les esprits avec l’idée que les structures sont remplies d’enfants qui n’auraient rien à y faire ? Il y a peu, aucune orientation n’était décidée sans un avis médical, d’une commission scolaire et la notification d’une commission spéciale. La loi a substitué à ces compétences celle d’une instance unique, laquelle s’avoue partout déjà «saturée» et fonctionne sans médecin dans de nombreux départements. Pourquoi, enfin, insinuer que le secteur spécialisé serait « discriminant » à l’égard des handicapés ? Il a pleinement contribué à la formation d’une sensibilité publique généreuse, dénonçant sans relâche la situation qui était, et reste parfois, la source de révoltantes iniquités. L’abbé de l’Epée, Pestalozzi, Itard, Decroly, entre autres, ont tous refusé d’enfermer le handicap dans ses incapacités, ont tous initié des actions spécialisées pour lui donner les chances de vaincre l’inégalité. Certes, ces contrevérités ne sont pas inscrites noir sur blanc dans la loi. Elles y sont suggérées, et cela suffit ; car, ce faisant, elles arment l’audace de ceux qui en tirent argument à des fins étrangères au traitement du handicap. N’aurait-il pas fallu prendre conseil des médecins, thérapeutes, éducateurs, professionnels médicosociaux ? A défaut, des associations de parents ont été «écoutées» . Pourtant, quelle famille, confrontée au malheur d’un enfant handicapé au point de ne pouvoir profiter d’un enseignement ordinaire, déclinerait l’offre d’une structure spécialisée ? Et aussi, quelle famille disposant de ressources suffisantes, quand elle n’aurait pas le choix, refuserait le secours d’une institution payante ? Nos structures reçoivent encore aujourd’hui des enfants quelle que soit leur condition familiale.
Comment peut-on oser parer de l’«égalité» le retour au droit minimum de l’indigence pour le plus grand nombre, et encourager des entreprises lucratives à se proposer pour ceux qui en auraient les moyens ? Car c’est bien l’avenir qui a été affirmé sans aucune nuance par le Conseil de l’Europe lorsqu’il a établi, à Strasbourg les 8 et 9 novembre 2004, la ligne directrice de recommandations «pour la désinstitutionalisation des enfants handicapés» . Et le 2 avril dernier, le chef de cabinet du commissaire européen à la Santé, Philippe Brunet, a répété qu’il «était favorable à la proposition qu’on ne laisse pas les personnes handicapées dans des institutions spécialisées».
Le démantèlement du secteur médico-social ne mènerait qu’à l’abandon pur et simple de l’ambition de réduire le handicap, de le soigner lorsque cela est médicalement possible. Ce serait le retour à cette «débilité inéducable» qu’ont par nature refusée nos institutions. Déjà, nous voyons la « scolarisation » produire ses «réfractaires», selon le mot en usage il y a plus d’un siècle. Face à la difficulté de trouver une issue de «sortie» pour un enfant dont la «scolarisation» est par trop insensée, on nous presse de le garder jusqu’à l’âge adulte ; devant la pénurie de solutions pour des pathologies spécifiques, plutôt que de créer des places adaptées, il faudrait s’ouvrir à toutes pathologies confondues.
C’est dire qu’à court terme, des institutions seraient « légalement » justifiées de survivre, mais comme des ghettos pour «réfractaires» ou «incapables» , requérant le personnel minimum utile à leur gardiennage. Ce serait, ni plus ni moins, un retour au début du XXe siècle, quand Bourneville réclamait des structures spécialisées afin d’accueillir des enfants qui étaient parqués dans les services d’hospitalisation pour adultes. Le dernier asile a fermé en France dans les années soixante. Puissions-nous ne jamais voir se rouvrir ses portes.
(1) Dans leurs moyens, par le décret budgetaire issu de la loi du 2 janvier 2002 ; dans leur raison d’être, par l’incitation à la scolarisation des handicapés en milieu ordinaire arrêtée par la loi du 11 février 2005. _________________ helen, maman de louis Etienne, 8 ans, syndrôme de West et Gabriel, 1 mois, présidente de l'association
Posté le :
Mer 28 Mai, 2008 12:11 pm
stephen Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 157
Localisation : Nord
Sujet du message:
En voila donc une bonne justification à notre congrés "pourquoi scolariser les enfants handicapés?".
Dire que certaines associations m'ont dit que l'heure n'était plus à justifier ce fait, pourtant on voit bien dans cet article que les mentalités stagnent beaucoup plus que le cadre législatif.
Cette dame ferait mieux de s'intéresser aux expériences récentes de mixité enseignement spécialisé-milieu scolaire ordinaire, qui me semble de loin la voie d'avenir pour tenir compte des compétences de chacun, et dont nous débattrons d'ailleurs le samedi 7 juin aprés midi. _________________ Stephen CRETON, vice-président de lasso
Papa de Lucas 7 ans autiste et Eulalie 4 ans sourde profonde porteuse dimplants cochléaires
Posté le :
Mer 28 Mai, 2008 9:18 pm
isabelle Nouveau
Inscrit le : Feb 08, 2008 Messages: 90
Sujet du message:
J'ai honte pour cette femmmmmmme!!!!!!
Comment peut-on penser des choses comme cela. J'ai du mal à croire que ces gens -là puisse travailler auprès d'enfants au quotidien. Je pense que c'est des planqués qui n'ont pas vu d'enfants depuis des lustres et qui ont oublié d'évoluer avec le temps.
Isabelle, la vice-secrètaire.
Posté le :
Jeu 29 Mai, 2008 11:51 am
loulou59 Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 158
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Sujet du message:
heu??? On l'invite pour lui expliquer notre manière de penser???? _________________ helen, maman de louis Etienne, 8 ans, syndrôme de West et Gabriel, 1 mois, présidente de l'association
Posté le :
Jeu 29 Mai, 2008 7:29 pm
stephen Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 157
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Sujet du message:
ça serai pas mal!
On pourrais dicuter!!!! _________________ Stephen CRETON, vice-président de lasso
Papa de Lucas 7 ans autiste et Eulalie 4 ans sourde profonde porteuse dimplants cochléaires
Posté le :
Jeu 29 Mai, 2008 9:00 pm
Zouift Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 116
Sujet du message:
Ben... déjà elle conclue a partir de fauses informations.
Par exemple quand elle dit que l'Europe veut fermer les secteurs spécialisés et les "institutions" et laisserai les usagers dans le désert c'est faux par ommission: le Conseil de l'Europe demande (il ne propose pas) la créations de structures de proximité pour les personnes ne pouvant pas être intégrées dans le milieux scolaire ordinaire. Il demande l'inclusion systématique dans un maximum d'activités quotidiennes (enseignement, soins, lieu vie avec la famille)
Nous vivons en France dans une exception Européenne où les listes d'attentes "en milieu spécialisé" côtoient les insertions au compte goutte "en milieu ordinaire", alors cela fausse tout et l'Europe n'a rien a voir dans ce fait National.
Par contre elle à raison de dire que cela pourrait servir d'alibi à laisser à l'arrêt et ne pas donner de moyen aux IME et IMP et MAS.
Le politique Français pourrait se retrancher derrière la directive européenne et dessinner la jolie LOI type "entonnoir" en milieu ordinaire sans aucun moyen réèl pour réaliser ces intégrations.
En fait l'auteure s'exprime de façon très compliquée (pour moi) et j'ai du mal a situer ses arguments.
J'ai besoin de repère plus nets.
Ce qui me parrait évident c'est que nous vivons dans une sorte d'apartheid basé sur la ségrégation des couleurs psychiques.
En clair je vois bien que les handicapés "mentaux" "posent problème" à l'école ordinaire.
Je vois bien aussi que les solutions que nous proposons, nous parents, posent problème aussi dans beaucoup d'écoles.
Ce que je constate c'est la diminition des lits en psychiatrie, la stagnation des places dans les IME MAS ect, et le non accès aux structures ordinaires (de la maternelle au lieu de vie à l'âge adulte et viellissant).
Et, hum, le milieu scolaire ordinaire avec les suppressions de postes actuelles et programmées aussi...
C'est un peu le désert annoncé, comme une réalité suffisante sans que j'y vois du pessimisme.
Par exemple, il me parait évident que l'actuel gouvernement va supprimer les écoles maternelles (les deux premières années), et substituer cela par un bricolage crèche/garderie/publique/privée/CAF+participation finacière des parents: Une travailleuse de la petite enfance coûte moins cher qu'un proffesseur des écoles.
Une crèche n'étant pas une école, la LOI du 11 Février 2005 d'égalité des chances ne peux pas être appliquée puisqu'il ne s'agit pas d'un lieu d'éducation...retour case départ à la maison avec papa maman.
Dernière édition : Zouift le Ven 30 Mai, 2008 6:38 pm; Edité 1 fois
Posté le :
Ven 30 Mai, 2008 3:58 pm
stephen Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 157
Localisation : Nord
Sujet du message:
Zouift a écrit:
Une crèche n'étant pas une école, la LOI du 11 Février 2005 d'égalité des chances ne peux pas être appliquée puisqu'il ne s'agit pas d'un lieu d'éducation...retour case départ à la maison avec papa maman.
Trés bonne remarque Zouift! J'avais même pas réalisé ça!!!! Nos enfants n'auront même plus la "chance" d'être exclus dés la maternelle! Ils n'accéderont même jamais à l'école. Sachant que pour un enfant autiste par exemple, la prise en charge éducative doit etre la plus précoce possible, ils seront forcément déjà en structure spécialisée avant l'âge d'aller à l'école! D'où fermeture dés le départ à l'école. A moins que l'on arrive réellement à terme à cette mixité, prise en charge en milieu spécialisé(en France )-milieu ordinaire! Je me répète, c'est forcément l'avenir! _________________ Stephen CRETON, vice-président de lasso
Papa de Lucas 7 ans autiste et Eulalie 4 ans sourde profonde porteuse dimplants cochléaires
Posté le :
Ven 30 Mai, 2008 6:17 pm
Zouift Nouveau
Inscrit le : Jan 22, 2008 Messages: 116
Sujet du message:
Eh bien, je m'interresse à la criminologie, et comprendre le mode de fonctionnement pervers me permet de comprendre les bénéfices secondaires des décisions politiques.
Je te le donne en mille, un argument de façade à "principe novateur" sera avancé.
Ils ont déjà scindé le cycle de maternelle en deux: la troisième année est couplée administrativement avec le CP (cours préparatoire).
Il est appellé "deuxième cycle d'apprentissage".
Le premier est celui de la petite et moyenne section. Hum hum bizarre hein ?
Par ailleurs ils ont déjà fait imprimer les livres destinés à la rentrée 2008/2009 sur l'apprentissage de la lecture.
Les livres sont prêts depuis fin Février.
des "tables rondes " ont été organisée en Avril avec les profs pour discuter de cette réforme, déjà aboutie.
Une abération existante sera agravée: les autres enfants en Europe apprennent à lire à 7 ans.
Les apprennaient dés 6 ans, ils apprendront dés 5 ans !
Ca va y aller les échecs !
Et pas que que pour les enfants handicapés.
Et ils nous bassinnent avec le "développement normal de l'enfant" depuis 50 ans a grand renfort d'auteurs psychanlysants...pffff.
Ils aiment les économies jusqu'à économiser l'utilisation de leur cerveau.
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